Archives de catégorie : Histoire

Par-delà les monts, partie 1

Source : Rapport du ministère de la Voirie (1935)

C’est avec un nouvel article inédit signé Gaétan Forest que le mois d’avril s’apprête à tirer sa révérence. Cette fois, notre ami s’intéresse à l’histoire des voies terrestres reliant Charlevoix au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Bien sûr, comme le veut la tradition, nous ferons la rencontre de personnages ayant laissé leur marque au Québec, et nous découvrirons les ponts couverts qui ont permis de traverser les rivières sillonnant ces 2 régions aux paysages grandioses et très escarpés. La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit de la première partie d’un captivant texte dont la suite sera publiée ultérieurement. Je tiens à remercier chaleureusement Gaétan pour sa précieuse collaboration. Le blogue est vraiment très choyé d’accueillir des textes d’une si grande qualité.

Par-delà les monts (1ère partie)

Le Royaume du Saguenay était jusqu’alors réservé exclusivement au monopole de la Compagnie de la Baie d’Hudson pour la traite des fourrures. Un permis de coupe accordé à la compagnie par le gouvernement du Bas-Canada en 1836 favorisa la diversification des activités par l’exploitation des riches pinières du Saguenay et l’ouverture du territoire à la colonisation. L’industriel William Price se joignit à la partie et joua ses cartes. Une goélette affrétée à La Malbaie par la Société du Saguenay remonta la rivière Saguenay en mai 1838. Après avoir laissé quelques hommes et du matériel pour construire deux scieries, l’une à l’anse des Petites-Îles (canton Saguenay), l’autre à l’anse au Cheval (canton Dumas), la goélette jeta l’ancre à l’anse Saint-Jean où elle laissa du matériel et quelques hommes qui se joignirent à ceux qui étaient déjà arrivés par voie de terre et qui préparaient le terrain pour construire une troisième scierie. Pendant que le capitaine de la goélette faisait hisser les voiles et retournait chercher de nouvelles recrues à la Malbaie, quatorze hommes poursuivirent leur voyage vers l’amont à bord de deux embarcations pour finalement accoster sur les battures de la baie des Ha! Ha!, le 11 juin 1838. Les colons choisirent un terrain à l’embouchure de la rivière des Ha! Ha! pour y construire un quatrième moulin à scie. Ces pionniers formèrent le premier noyau de peuplement du secteur de la Grande-Baie (La Baie). 1

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Taschereau, Abitibi : découvrons le pont 61-02-16

Pierre Duff Avril 1976

Pour terminer la semaine, nous faisons un saut du côté de Taschereau, en Abitibi-Témiscamingue. Je suis très heureux de pouvoir ajouter une nouvelle structure dans la section des ponts disparus grâce aux magnifiques photos d’archives de notre collaborateur Pierre Duff. Situé sur le Chemin des Pionniers, le pont 61-02-16 n’a jamais eu de nom officiel. Même si l’année 1946 est mentionnée comme date de construction dans une publication du MTQ, le style de ce pont semble plus ancien que celui de la moyenne des ponts couverts construits en Abitibi. Il serait donc plus plausible qu’il ait été construit dans les années 20 puisque ce chemin était déjà ouvert. Ce pont était pourvu de courtes passerelles en bois, lesquelles étaient supportées par un chevalet. Bien qu’il mesurait 81 pieds, sa longueur totale était de 141 pieds si on compte ces approches. Cette structure, qui permettait de traverser la rivière Bellefeuille, a été remplacée en 1977 par un pont béton-acier. Notre ami Pierre, que je remercie beaucoup pour les photos d’archives,  a donc eu de la chance de le visiter l’année précédant sa démolition. Merci aussi à Gaétan pour la fiche du pont.

Un nouveau texte inédit signé Gaétan Forest

Photo : Pascal Conner Octobre 2008

Nous avons droit à un beau cadeau pour terminer la semaine, soit un article tout chaud signé de la plume de Gaétan Forest. Cette fois, notre ami nous raconte un pan de l’histoire de St-Mathieu-du-Parc par l’entremise des premiers colons ayant occupé ce territoire. Bien sûr, des thèmes incontournables sont abordés comme les routes et les rivières, l’église, les moulins et les scieries et évidemment le célèbre pont couvert qu’il est toujours possible de traverser de nos jours. De plus, au fil du texte, nous faisons la rencontre de personnages historiques et de pionniers qui ont forgé l’histoire de cette belle région. Un immense merci à Gaétan pour sa collaboration spéciale. Un tel article, qui nécessite des heures incalculables de recherche,  pourrait aisément être publié dans une revue historique, mais c’est sur ce blogue qu’il a choisi de le partager. Sans plus tarder, passons à ce texte tout frais dont le titre nous accroche dès le départ…

On n’entend plus sonner la cloche à la chute à Magnan

On retrouve plus d’une « chute à Magnan » au nord du Saint-Laurent. Il en existe une sur la rivière du Loup entre Charette et Saint-Paulin, dans le comté de Maskinongé, une autre sur la rivière Ouareau, près de Rawdon, dans Lanaudière, une cascade spectaculaire ayant servi de décor pour des tournages de séries télévisées. Une autre chute du même nom, plus discrète mais au charme indéniable, se trouve sur la rivière Shawinigan à Saint-Mathieu-du-Parc dans le comté de Saint-Maurice. Un magnifique pont couvert (61-65-01) la surplombe depuis 1936.

Le pont de Saint-Mathieu (61-65-01) surplombant la chute à Magnan sur la rivière Shawinigan. Photo : Gaétan Forest, mars 1979.

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À la découverte du pont du Cran-Serré


Grâce aux photos d’archives exclusives de Pierre Duff, la semaine se termine par l’ajout d’une nouvelle structure dans la section des ponts disparus. Situé à St-Thomas-d’Aquin (maintenant Lac-Bouchette), sur le Chemin de la Montagne, le pont du Cran-Serré disposait d’un environnement assez impressionnant. En effet, le pont doit son nom au fait qu’à cet endroit, la rivière Ouiatchouan est étroite et bordée d’un cran, comme le montre la magnifique photo en introduction du billet. On ignore la date exacte de construction de ce pont de 73 pieds, mais on la situe vers 1910. Cette structure, également connue sous le nom de pont Rouge, était située entre le lac des Commissaires et le lac Bouchette. Ce pont avait subi de nombreuses restaurations avant d’être malheureusement incendié en 1978. Un énorme merci à Pierre pour les superbes photos d’archives, ainsi qu’à Gaétan pour la fiche technique du pont.

Nouvelle page pour le pont de la Frontière

Léo Bonin 1994

Depuis un peu plus de 2 ans, je procède à la migration du site vers WordPress. Refaire une page peut prendre jusqu’à 2 heures alors j’y vais à mon rythme. L’opération va très bon train puisqu’il ne reste que quelques pages de ponts toujours en place à transférer ver le nouveau site. L’Estrie est maintenant complétée avec l’ajout du pont de la Frontière. La photo en introduction date de 1994 et elle a été prise par le regretté Léo Bonin. Elle n’avait jamais été publiée sur le site auparavant. À cette époque, le pont était plutôt encerclé par la végétation.

 

Souvenirs du pont Gendron de Wakefield

Fonds La Presse (BAnQ) 1935

C’est en explorant les archives numérisées de BAnQ que notre ami Gaétan a déniché cette jolie photo du pont Gendron, une structure qu’on retrouvait déjà dans la section des ponts disparus. Le cliché du jour daterait de 1935, ce qui signifie que le célèbre pont couvert de Wakefield n’avait que 20 ans. J’en ai profité pour refaire la page de ce pont avec la nouvelle présentation. Rappelons que ce pont a été incendié en 1984, puis reconstruit en 1998. Il est désormais réservé aux piétons et aux cyclistes, mais il a conservé son pilier d’origine.

 

Le pont de Perthuis peint sur son lambris

Photo : Simon Pratte

La semaine se termine par une collaboration spéciale de notre ami Simon, un des précieux collaborateurs au blogue. Grâce à l’aide de l’artiste Martine Beaupré, il a ajouté à sa collection une toile du pont Perthuis peinte sur des morceaux de son lambris d’origine. Je laisse la parole à Simon que je remercie pour sa participation au billet du jour.

Bonjour, j’ai reçu une nouvelle peinture de l’artiste Martine Beaupré. Il s’agit d’une représentation du pont de Perthuis (61-54-02) à Rivière-à-Pierre. Ce pont est disparu en 1967 suite à son effondrement lors du passage d’un camion de sable durant  la construction du pont qui allait lui succéder à 50 mètres en amont. Le pont aurait été démonté et son bois récupéré par plusieurs personnes. Entre autres, un quai aurait été construit avec le bois. Je dis une représentation puisque l’artiste a dû jouer de créativité. Je n’ai trouvé qu’une photo de ce pont où on le voit de profil. C’est aussi la seule photo en couleur. Cependant, sur cette photo, le pont est brisé en 2 et l’image est très floue. Martine s’est donc inspirée de cette vue pour le paysage mais a utilisé une image du pont Caron de l’époque où il était gris-bleu pour s’aider à représenter le pont Perthuis.  Les deux ponts étant très semblables de profil, le montage est réussi. Sur le site, il reste des traces des caissons et des pierres des culées. Il reste aussi du bois et de la tôle. J’ai trouvé une grande tôle sous 5 cm de terre et il y a la tôle du faîte du toit qui reste sur les deux rives. Sous ces tôles, il reste la baguette de bois qui servait à créer une courbe et un support au pignon. Malgré son âge, le bois est très bien préservé. Il ne touchait pas au sol et il était sous la tôle. Je veux faire faire des peintures pour tous les ponts dont je trouve du bois mais cette baguette était trop étroite pour un tel projet. J’ai donc fixé ensemble trois morceaux, un par-dessus l’autre, pour créer une pièce de bois plus grande.

Simon Pratte

À la découverte du pont de Champneuf

Pierre Duff (Avril 1976)

Le mois de mars se termine par l’ajout d’une nouvelle structure dans la section des disparus. On se retrouve à nouveau en Abitibi, une région que j’affectionne particulièrement. Je vous invite à découvrir le pont de Champneuf, une structure sans nom officiel, qui portait le numéro 61-01-24. Ce pont couvert a été construit en 1949, aux limites des municipalités de Champneuf et de La Morandière. Situé sur le Chemin du 1er et 2e Rang Est, cette structure de 113 pieds permettait de traverser la rivière Laflamme, un cours d’eau qui a coulé sous un grand nombre de ponts couverts. Les photos d’archives nous révèlent qu’au fil du temps, les portiques cintrés ont été remplacés par des portiques classiques. J’aimerais remercier Pierre qui a permis l’accès à ses magnifiques photos d’archives. Il a eu de la chance de visiter ce pont très peu de temps avant sa démolition en 1976. Merci également à Gaétan pour la fiche technique du pont. La semaine de relâche arrive à grands pas et le blogue fera aussi une pause de quelques jours.

Le pont des Draveurs vu du ciel en 1981

Jean-Marie Cossette (BAnQ) 1981. Cote : P690,S1,D81-085-98.

Ce sont les yeux très alertes de notre ami Gaétan que on repéré ces clichés de 1981 dans les archives en ligne de BAnQ. On peut y voir le pont des Draveurs par ce qui semble une belle journée de l’été 1981. Rappelons que monsieur Jean-Marie Cossette était le fondateur, ainsi que photographe pour la compagnie Point du jour aviation, une entreprise spécialisée en photographies aériennes en basse altitude dont les sujets de prédilection étaient les maisons ou bâtiments situés en milieu rural.

Un pont couvert en couverture d’Histoire Québec

Photo : Luc Girouard (www.lucgirouard.com)

Le volume 25, numéro 4 (Printemps 2020) de la revue Histoire Québec montre en page couverture un pont couvert bien connu. Saurez-vous l’identifier sans tricher? Le pont mystère a servi à illustrer un article sur les chemins anciens qu’on retrouve au Québec. L’identité de ce pont sera révélée en cliquant ici.