Les erreurs officielles : le cas de Joseph-Édouard Perrault

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Photo : Pascal Conner

Pour terminer la semaine, voici un cas qui a fait beaucoup jaser depuis de nombreuses années, soit la façon « correcte » d’orthographier le nom du ministre Perrault à qui le pont couvert doit son nom. Monsieur Gérald Arbour a gentiment composé le texte suivant qui porte sur les erreurs officielles, mais aussi sur la façon d’intervenir pour que les choses bougent. Une lecture à ne pas manquer…

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LES ERREURS OFFICIELLES

par Gérald Arbour

Collaboration spéciale

Dans le petit monde du pont couvert, Joseph-Édouard Perrault (1874-1948) est un personnage politique important. Ministre de deux départements directement impliqués dans l’histoire des ponts couverts de la province, la Colonisation et la Voirie seront dirigés par cet homme sur une assez longue période. En fouillant l’histoire d’un pont couvert construit dans les années 1920-1930, il n’est pas rare de lire que le ministre y est allé d’une promesse, d’un octroi ou a participé à la cérémonie d’inauguration d’un nouveau pont.

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Photo : Montminy & Cie (vers 1930) Source : BAnQ, Cote : P1000,S4,D83,PP29

Le pont Perrault de Notre-Dame-des-Pins est de ceux-là. Un premier pont mal construit selon les résidents est emporté à peine un an après son inauguration. Les autorités locales ayant obtenu l’assurance du Ministre que le pont serait reconstruit sans frais advenant un incident fâcheux s’empressent de rappeler ce fait au Ministre. Ce dernier honore son engagement et c’est le pont actuel qui a été construit. Il porte le nom de Perrault pour honorer sa mémoire.

En 2004, le ministère de la Culture et des Communications classe le pont en tant que monument historique. Une plaque officielle est alors dévoilée dans le parc à proximité du pont. Cette plaque comporte deux erreurs : elle est dédiée à Jean-Edouard Perreault.

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Photo : Gérald Arbour

Dans le cas de la famille Perrault du Ministre, le patronyme est orthographié sans E. Cette erreur est reproduite à maints endroits dans les textes et même au portique de ponts disparus depuis des années. Il est étonnant que le Ministre n’ait pas demandé de rectification à l’époque lorsqu’il voyait son nom ainsi écrit. Mais Jean-Édouard est plus grave comme erreur sur une plaque officielle.

Ayant espéré plusieurs années que la chose soit relevée et corrigée, j’ai rapporté les faits au ministre de la Culture en août 2013, soit presque 10 ans après la diffusion de cette information. La première réponse officielle est arrivée en octobre. Cette réponse de la Direction générale du patrimoine déplorait une telle erreur qui, compte tenu du coût d’une plaque neuve, serait corrigée lors d’un éventuel remplacement. En plus, on soulignait que si l’erreur subsistait sur le terrain, le site web du ministère lui relayait l’information exacte.

Beau dilemme. À quoi se fier : le web ou la plaque ? Est-ce le même public qui déambule dans le parc et qui consulte les pages web ? Ces plaques, à moins d’être volées, sont quasi indestructibles. La moins pire des solutions semble alors de simplement retirer la plaque. Ces réflexions sont de nouveau transmises au Ministre qui les relaie à la Direction générale du patrimoine.      

En décembre 2013 j’ai reçu la confirmation que la plaque sera remplacée. À suivre…

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Photo : Société historique de Mont-Laurier. Collection : Gérald Arbour

Cette anecdote vise à encourager les lecteurs de ce blogue à intervenir pour souligner à qui de droit les bons comme les mauvais coups constatés lors de leur visite à des ponts couverts. Des portiques inesthétiques (Ferme-Rouge), une plaque mal orthographiée (Sainte-Agathe-de-Lotbinière), dénonciation du vandalisme (Sainte-Jeanne-d’Arc) sont d’autres exemples d’interventions faites après que des anomalies eurent été rapportées.

En s’impliquant il est possible d’obtenir des résultats. En plus, de telles interventions démontrent aux différents paliers de gouvernement qu’il y a de l’intérêt pour cet aspect de notre patrimoine et cela peut constituer une motivation supplémentaire pour entretenir ou améliorer l’accueil et l’environnement de ces ouvrages.

Je remercie Pascal de m’avoir cédé une page de son blogue pour vous entretenir sur le sujet qui nous passionne tous.

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Photo : Pascal Conner

Une réflexion sur « Les erreurs officielles : le cas de Joseph-Édouard Perrault »

  1. Monique Bellemare

    Merci Gérald pour cette démarche. Espérons que nous pourrons souligner la promptitude à agir de la Direction du patrimoine au cours de 2014. Un futur billet sur ce blogue nous fera connaître sûrement connaître la suite de l’engagement gouvernemental.

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