
Photo : collection Société d’histoire du Saguenay P2-S7-P10638-1.
L’heure du dernier billet de 2017 a sonné et l’année se termine avec une belle surprise, soit un autre excellent texte signé de la plume de notre ami Gaétan. Le titre de l’article peut sembler un peu mystérieux, mais rassurez-vous, le contenu est tout à fait approprié au temps des Fêtes puisque nous découvrirons 3 nouveaux ponts disparus… un bien beau cadeau! Le pont de l’Épouvante #1, le pont de l’Épouvante #2 ainsi que le pont du Village sont tous étroitement liés à l’histoire de St-André-du-Lac-Saint-Jean. Merci à Gaétan pour ce dernier texte de l’année et je vous encourage à lire ou relire tous les autres textes qui se trouvent dans la section Histoires de ponts.
Le blogue fera donc relâche jusqu’au début du mois de janvier et sera de retour pour le traditionnel bilan annuel. Il n’y a aucun doute, l’année 2017 aura été chargée. J’aimerais en profiter pour souhaiter un très joyeux temps des Fêtes à tous les lecteurs, collaborateurs et amis qui participent au blogue. Je vous souhaite une année 2018 pleine de santé, de joie et de bonheur. Merci à tous pour votre collaboration sans laquelle le blogue ne serait pas possible. On se retrouve donc en 2018…
Le pont de l’Épouvante
par Gaétan Forest
Un tel nom pour un pont couvert peut surprendre. On croirait à l’évocation de quelque malédiction, histoire de peur ou lieu hanté à ne pas fréquenter, surtout à la tombée de la nuit. Plus concrètement, cette appellation se rapporte à la localisation d’un pont dans un village qu’on surnomma l’Épouvante. L’endroit avait reçu ce nom lorsque le colon Théodule Vandal vint y défricher un lot vers 1884. D’abord établi à Saint-Jérôme-de-Métabetchouan, une paroisse plus ancienne au sud du lac Saint-Jean, Théodule disparaissait nuitamment et s’en allait avec femme, enfants et tout son ménage vers une destination inconnue en plein bois. Ses anciens voisins, interrogés à son sujet, répondaient sur un ton goguenard qu’il était « parti à l’épouvante », par allusion au phénomène courant des chevaux affolés qui prennent le mors aux dents et s’enfuient à la course. Des témoins donnaient une version légèrement différente de la rumeur : selon eux, le nouveau colon décrivait le choix de ses lots avec tant d’emballement que les plus sceptiques nommaient cet élan d’enthousiasme « l’épouvante à Théodule ». Lors de l’établissement d’une mission à l’Épouvante en 1897, l’endroit prit le nom de Saint-André en l’honneur d’un pionnier particulièrement actif de Saint-Jérôme-de-Métabetchouan, André Néron. Les gens ont toutefois perpétué la légende en disant « Saint-André-de-l’Épouvante ». Le nom était diffusé dans les journaux, les publications gouvernementales et apparaissait sur la plupart des cartes. On disait aussi « Saint-André-de-Métabetchouan ». Le nom actuel de Saint-André-du-Lac-Saint-Jean est apparu en 1940. 1
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