Chronique #3 : Accommodements temporaires

Capture d’écran 2013-05-02 à 08.32.51

La troisième chronique mensuelle Histoires de ponts nous conduit cette fois à Ferme-Neuve dans les Laurentides. Suite à l’incendie du pont couvert, les gens du coin ont fait preuve de beaucoup d’imagination…

 

Accommodements temporaires

 par Gérald Arbour

Après l’incendie criminel qui a détruit le pont du village à Ferme-Neuve (61-33-31) en 1946, les citoyens font preuve de débrouillardise pour circuler entre les deux rives de la rivière du Lièvre. En reliant entre elles les parties du tablier calcinées effondrées dans la rivière, il est possible de maintenir des liens entre les deux parties du village.

Capture d’écran 2013-05-02 à 08.34.15

Photo : M. Dugal (1946) Source : BAnQ, Cote E6,S7,SS1,D41264 à 41270

Les 2 premières photos montrent les débris du pont.

Mais cette solution a ses limites et ne peut qu’être temporaire. Les véhicules doivent faire de longs détours par les municipalités environnantes. En plus, ces débris sont un obstacle à l’écoulement normal des eaux. Et l’on sait que la Lièvre charrie parfois des volumes d’eau assez impressionnants. À preuve l’inondation de 1947 qui a rendu inopérant pendant un certain le bac mis en service pour compenser la disparition du lien permanent. 

Capture d’écran 2013-05-02 à 08.33.59

Photo : O. Desjardins (1947) Source : BAnQ, Cote E6,S7,SS1,P36434

Le bac amarré en attendant le retour à la situation normale.

Tout comme aujourd’hui, les politiciens sont à l’écoute de leurs concitoyens et ces événements se situant peu de temps après une campagne électorale chaudement disputée, le député s’est affairé à régler le dossier. Des fonds substantiels ont été débloqués afin de rendre possible la construction d’un pont de béton. Toujours en 1947 les travaux vont bon train au village. C’est ce pont de béton qui est en service à Ferme-Neuve.

Capture d’écran 2013-05-02 à 08.33.32

Photo : O. Desjardins (1947) Source : BAnQ, Cote E6,S7,SS1,P60399

Le pont neuf érigé à quelques mètres de l’ancien. Les débris d’un pilier  émergent de l’eau. Au premier plan, à droite, le garde fou calciné du  pont couvert ne mène nulle part, devenu inutile.

Capture d’écran 2013-05-02 à 08.33.09

Dans un fascicule intitulé Emparons-nous du sol publié en 1926, une très belle photo hivernale  du pont couvert de Ferme-Neuve sert à illustrer les propos de l’auteur consacrés aux progrès de la colonisation dans la province. La légende écrite par Hormisdas Magnan sous cette photo se lit ainsi : SUR LE CHEMIN DU BONHEUR.– Le Ministère de la Colonisation fait construire les chemins et les ponts dans toutes les régions de colonisation. Ces ponts couverts peuvent durer un grand nombre d’années, si on se donne la peine de les entretenir. 

2 réflexions sur « Chronique #3 : Accommodements temporaires »

  1. Gilbert Legault

    Mon père (Jean Legault) se souviens d’avoir travaillé à la construction du nouveau pont, il avait à l’époque 14 ans, chaque pilier du pont était empli de ciment à la brouette. Ma mère (Gisèle Bissonnette) prenait le chalant à tous les jours pour aller travailler.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *