Ce billet termine déjà le mois de novembre 2013. Voici la septième des chroniques que vous pouvez retrouver sous Histoires de ponts dans les liens à droite de la présente page. Cette chronique nous présente le pont Kelly, une structure bien particulière qu’on retrouvait jadis en Gaspésie…
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Chronique #7 : Un ruisseau à franchir
par Gérald Arbour
Pour la plupart d’entre nous, un ruisseau c’est un petit cours d’eau assez turbulent au printemps mais dont le débit décroît en été. Souvent même, plusieurs de ces criques sont presque à sec à certaines périodes de l’année.
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Tout dépendant de la topographie, les ruisseaux peuvent serpenter dans la plaine ou s’écouler au fond de ravins. C’est le cas du ruisseau Leblanc à Saint-Siméon, comté de Bonaventure. Niché au fond d’une profonde dépression, l’emplacement est assez spectaculaire du point de vue des infrastructures nécessaires pour le franchir.
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Tout en montées et en descentes, le boulevard Perron (la route numéro 6*), comptait un certain nombre de ponts couverts construits à des sites impressionnants mais plusieurs de ces structures n’avaient qu’une travée et les culées, parfois de bonne hauteur, mais rien de comparable aux pylônes qu’il a fallu construire à Saint-Siméon. Difficile d’évaluer à l’œil la dimension de ces piliers, mais l’élévation de la falaise qui longe le littoral à cet endroit culmine entre 20 et 30 mètres au-dessus du niveau de la mer.
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Le pont J.-H.-Kelly ( 61-10-14), construit en 1911, est un pont couvert typique de la colonisation. Il remplaçait un autre pont de bois non couvert celui-là. D’une longueur de 281 pieds, sur trois travées, il a été démoli et remplacé en 1949.
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Ce pont de bois voisinait un pont de chemin de fer lui aussi haut perché. Sous les ponts, l’activité régnait au début du siècle dernier. Un hameau s’est constitué à l’embouchure du ruisseau. Un premier quai est construit en 1900 et un entrepôt frigorifique complète les installations en 1936. Les pêcheurs du lieu utilisaient une embarcation différente des autres pêcheurs côtiers ; la barge. Aujourd’hui, au Ruisseau-Leblanc (annexé à Caplan), une marina fait la fierté des habitants de la région.
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Une autre caractéristique du pont Kelly, c’est l’inclinaison donnée à la structure. Cette différence de niveau est difficile à percevoir pour les clichés réalisés au niveau de la route mais très marquée lorsque comparée au pont de chemin de fer.
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Parmi les ponts couverts gaspésiens, le nombre de représentations photographiques du pont Kelly sur support carte postale le classe tout juste derrière le pont de New-Richmond (Maria) (61-10-16) sur la rivière Cascapédia, une autre structure impressionnante. Plusieurs de ces clichés imprimés en format cartes et postés en très grand nombre par les touristes ont été réalisés par des photographes associés au Canadien National et reproduits par plusieurs éditeurs.
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D’autres ponts ont été érigés sur des piles d’une hauteur impressionnante. C’est le cas par exemple du pont de Vassan (61-01-35) au-dessus de l’Harricana. Mais ici il s’agit d’une rivière navigable et accessible aux bateaux de tonnage moyen, ce qui explique le dégagement sous le pont. La navigation en rivière est un aspect peu connu de l’histoire de l’Abitibi.
* Les routes 2, 3 et 6 ont été renumérotées pour former l’actuelle route 132. De la frontière Québec/NY au pourtour de la Gaspésie, avec ses 1400km, la 132 est la plus longue route numérotée du Québec. Elle pourrait éventuellement être déclassée par la route 138 si le tracé atteint les limites du Labrador.
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BONNE FIN DE SEMAINE
DE RETOUR MARDI…
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