Redécouvert par hasard en décembre 2006 par monsieur Nicolas Lecomte, le pont de la Traverse a été toute une trouvaille pour les amateurs de ponts couverts. Il aura suscité l’intérêt de bien des curieux pendant plus de 5 ans. Ci-haut, ma première visite à Val-Paradis en août 2007. Place à un hommage au pont de la Traverse…
Le pont était situé à 2 kilomètres de la route de Selbaie, sur l’ancien chemin des 2e et 3e Rangs de Val-Paradis. Au début, il fallait s’y rendre à pied ou en VTT puisque le chemin n’était plus praticable en voiture.
On ignore la date exacte de la construction du pont de la Traverse, mais on la situe vers 1940-45. Les ponts mi-hauteur, autrefois assez répandus au Québec, n’ont que la ferme de couverte.
Le pont de la Traverse enjambait le ruisseau Hal. La structure mesurait 50 pieds de long. On remarque les contreforts, une caractéristique importante des ponts mi-hauteur.
Ceux qui n’ont jamais eu la chance de voir en personne un pont mi-hauteur pensent parfois que les murs ne sont pas hauts. Pourtant, impossible pour qui que ce soit de regarder par-dessus. Ci-haut, mon père lors de notre visite de 2007.
En 2009, je retourne au pont au mois de novembre, un peu avant l’hiver. Je trouve ce panneau à l’entrée de l’ancien rang. De la machinerie est encore sur place et on s’affaire à élargir le rang pour le rendre praticable à nouveau.
Comme le pont n’est plus entretenu depuis plusieurs années, il commence à s’affaisser. À ce moment, la structure était tout à fait récupérable.
En 2009 toujours, on installe de nouveaux panneaux d’interprétation près de tous les ponts couverts du Nord-du-Québec. On en retrouve un qui sera laissé sur le tablier du pont de la Traverse. Ce panneau ne sera jamais fixé.
Le rang était devenu un sentier de VTT et ces derniers utilisaient toujours le pont. Ce petit avant-pont de bois avait sans doute été improvisé par les quadistes.
En 2010, on profite du fait que le ruisseau est gelé pour refaire les culées du pont. Il sera donc en meilleure forme l’été suivant. Par contre, comme les culées sont plus longues et qu’elles s’avancent plus dans le ruisseau, l’espace pour que l’eau circule se trouve réduit. Ça pourrait être la raison pour laquelle le pont a été emporté au printemps alors que le débit devait être très élevé.
À l’été 2010, je retourne au pont de la Traverse pour une troisième fois. Le chemin est maintenant en gravelle sur toute sa longueur. On peut donc accéder au pont en voiture, ce qui évite une marche de 2 km.
Les petits arbres près du pont avaient été coupés de façon à pouvoir photographier la structure dans toute sa longueur. Un bel avenir s’annonçait pour le pont de la Traverse.
J’avais prêté mon appareil photo à mon ami Martin qui était grimpé dans un arbre pour immortaliser le pont de la Traverse sous un angle complètement différent.
Lors de notre visite de 2010, Sylvie Crépeault avait réalisé un cliché de plus pour son projet photographique Témoins de notre histoire. C’est la dernière fois que j’ai vu le pont de la Traverse. Avec la perte de ce pont, une page de l’histoire vient encore d’être tournée.
Revoyez aussi un vidéo sur le pont de la Traverse en cliquant ici.
Pour le moment, le pont de la Traverse git toujours dans le ruisseau Hal et l’été 2012 est sans doute votre dernière chance d’aller prendre des photos des ruines du pont puisque le cours d’eau sera sans doute nettoyé bientôt.
Récit qui résume très bien la courte vie de ce pont mi-hauteur. Comme quoi il ne faut jamais remettre nos projets trop tard dans le temps.