Les ponts couverts, un patrimoine à découvrir

Pour débuter la semaine, je vous invite à lire un acticle tout frais sur les ponts couverts d’Abitibi-Ouest. Il a été publié en fin de semaine dans La Frontière suite à une entrevue téléphonique réalisée avec Gérald Arbour. Pour de nombreuses photos, consultez le lien vers l’article au bas de la page. Bonne lecture!

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Photo : Pascal Conner

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Les ponts couverts, un patrimoine à découvrir

par Marc-André Gemme

Saviez-vous que l’Abitibi-Témiscamingue est l’une des régions du Québec qui contient le plus de ponts couverts encore en opération? Découvrez l’histoire et l’avenir des ponts couverts de la région.

Vestiges du passé, monuments historiques, attraits touristiques, plusieurs qualificatifs existent pour décrire les ponts couverts. Bien que la région de l’Abitibi-Témiscamingue soit une des plus jeunes de la province, c’est une des régions dans laquelle on retrouve le plus de ponts couverts.

L’Abitibi-Ouest est particulièrement riche en ponts couverts. «Ici, en Abitibi-Ouest, on avait 54 ponts couverts», a expliqué Christianne Pichette, agente patrimoniale de la Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre. Aujourd’hui, il ne reste que 11 ponts couverts sur le territoire de l’Abitibi-Ouest. De ceux qui restent, quelques-uns sont en piètre état. Le pont couvert de Beaucanton, par exemple, est toujours ouvert au passage piétonnier, mais les véhicules ne peuvent plus y circuler. 

Historique des ponts couverts

La raison pour laquelle on recouvrait les ponts d’une toiture est simple, c’était pour prolonger la vie utile du pont. «Ce sont des structures en bois, si elles n’étaient pas couvertes, la durée de vie du pont aurait été de 10 à 15 ans», a expliqué Gérald Arbour, président de la Société québécoise des ponts couverts. Grâce à un entretien ponctuel et rigoureux, plusieurs ponts sont encore en très bon état, plusieurs dizaines d’années après avoir été construits.

Les premiers ponts couverts ont été construits au début des années 1800. Les derniers ponts couverts, quant à eux, datent des années 1950. La venue de nouvelles technologies comme l’asphalte ainsi que l’augmentation du poids et des dimensions des véhicules modernes ont rendu obsolète le besoin de couvrir les ponts.

«Disons que les dimensions des camionnettes de nos grands-pères étaient plus modestes que celles des camions actuels», a souligné M. Arbour. L’Abitibi-Témiscamingue étant une région assez jeune, les ponts couverts les plus vieux datent du début du 20e siècle.

Un des mythes reliés aux ponts couverts concerne la couleur de ceux-ci. Une croyance populaire avance que la couleur des ponts était liée aux couleurs du parti politique qui l’aurait fait construire, mais Gérald Arbour dément ce fait.

«C’est du folklore, ça pouvait arriver que le pont soit de la couleur du parti au pouvoir, mais c’est vraiment une question de disponibilité des produits», a expliqué M. Arbour. Les teintures utilisées à l’époque étaient faites à base d’huile de lin et de teinture rouge, on utilisait souvent le sang de bœuf.

Malheureusement, en Abitibi-Témiscamingue, beaucoup de ponts couverts ont manqué d’entretien et ne sont plus viables aujourd’hui. «L’avenir de certains ponts couverts d’Abitibi-Témiscamingue est inquiétant à cause du manque d’entretien et de leur localisation», a-t-il ajouté. Certains ponts, situés sur des rangs très peu fréquentés, ne sont pas toujours très bien entretenus.

Le tourisme

La majorité des ponts couverts encore existants sont toujours en service aujourd’hui et servent quotidiennement. Mais ce sont également de bons attraits touristiques pour les régions. «La plupart des municipalités démontrent une volonté de préserver les ponts couverts et font des pressions pour qu’ils soient entretenus», a affirmé Géarld Arbour.

Plusieurs municipalités en Amérique du Nord organisent chaque année des festivals pour célébrer les ponts couverts et pour attirer les touristes, une idée qui mériterait d’être étudiée en Abitibi-Témiscamingue.

«Un circuit pourrait être organisé sur quelques jours pendant lesquels les gens visitent une vingtaine de ponts couverts de la région», a indiqué M. Arbour.

Aucun événement du genre n’existe au Québec, mais on en retrouve plusieurs dans le reste du pays et aux États-Unis. Le plus gros de ces événements est le Festival des ponts couverts de Parke County, en Indiana. «Chaque année, ce sont des millions de visiteurs qui vont visiter cette région, a souligné M. Arbour. C’est sûr qu’on ne peut pas espérer une telle affluence en Abitibi, mais ce serait une activité facile à organiser qui serait très bonne pour le tourisme régional.»

Les types de ponts

Il existe plusieurs types de pont couverts au Québec. En Abitibi-Témiscamingue, un style est beaucoup plus courant que les autres, le Ferme Town élaboré (sur la photo). «La structure des Towns est faite en X, comme les barrières d’enfants, a expliqué Gérald Arbour. Dans le temps, le ministère de la colonisation avait développé sa propre version du Town, maintenant nommé Town élaboré.» Des poutres verticales à huit pieds d’intervalle distinguent les Towns des Towns élaborés.

L’exposition permanente

Une exposition permanente sur les ponts couverts est offerte à la Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre. De nombreuses photographies et modèles réduits de ponts couverts se trouvent sur place. On peut voir sur la photo une reproduction de l’ancien pont couvert de La Sarre faite par l’artiste local Jacques Fournier. Plusieurs autres de ses œuvres se trouvent sur place.

Source : La Frontière/Le Citoyen

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