En cette première journée du mois d’août et juste avant l’arrivée de la fin de semaine, voici la quatrième chronique Histoires de ponts signée Gérald Arbour. Comme le pont Price figure déjà dans la section des ponts couverts disparus, ceux qui ont suivi le blogue ont déjà une petite longueur d’avance. Bonne lecture…
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Chronique #4
Le pont Price : l’évolution d’une structure
par Gérald Arbour
C’est un minimum de quatre modèles de ponts de bois différents et portant le nom de Price (61-60-30) à avoir été jetés au-dessus de la chute de la rivière Mistassini à Mistassini – Dolbeau. À la vue des photos de différentes époques, il est permis de se demander s’il ne s’agit pas toujours de la même travée centrale alors que seules les approches et les assises sont modifiées au fil du temps.
Le premier pont est érigé en 1893 et des photographies du studio Notman montrent une ferme à treillis non lambrissée flanquée de chaque côté par une approche construite sur le modèle des fermes à poinçons doubles. Les culées et les piliers sont constitués de cage en bois et lambrissées face au courant. Le site choisi pour cette traverse est pour le moins tumultueux mais les bases du pont sont assises sur le roc.
La première transformation majeure nous apparaît sur cette photo de 1920 alors que les deux approches ont été reconstruites et que la travée centrale est maintenant lambrissée et couverte. Il n’est toujours pas possible de préciser si cette travée centrale est la structure originale de 1893. Les culées et les piliers sont toujours constitués de cages de bois mais lambrissés également du côté aval.
Dans les années mille neuf cent trente, une photo du studio Joseph E. Chabot de Roberval circule et cette photo montre de nouveau d’importantes modifications. Les approches sont maintenant recouvertes et lambrissées pleine hauteur. Toutefois, le type de ferme demeure une ferme à mi-hauteur. Une dénivellation importante au niveau de la toiture marque le passage entre les différentes travées. La travée centrale semble demeurer immuable ; toiture recouverte en bardeaux, et une seule ouverture latérale sous les larmiers. Les culées et les piliers sont maintenant en béton.
La dernière phase de l’évolution de cette structure nous amène à découvrir un pont de bois couvert présentant toutes les caractéristiques de notre pont rouge type de la colonisation, seconde génération : ouvertures latérales sous le toit et au milieu de la structure, lambris horizontal et recouvrement de toiture en tôle. Même la travée centrale a bénéficié de cette mise à jour. L’aspect extérieur de la structure est maintenant uniforme. L’ajout de supports entre les piliers indique que l’usure du temps qui passe a fait son œuvre. En plus, les moyens de transports ont beaucoup évolués ; nous sommes bien loin du buggy d’autrefois. Le compte à rebours a commencé pour cette structure longue de 280 pieds (85m). Des plans sont en préparation pour un pont de remplacement.
Un nouveau tracé est déblayé en amont du pont couvert. Une imposante structure en acier et en béton fait rapidement de l’ombre à la vieille structure en bois. Le dépeçage a même commencé sur la carcasse du pont en bois avec la récupération des feuilles de tôle du toit, révélant une fois de plus des caractéristiques différentes pour la travée centrale. Cette mystérieuse travée sera la dernière à être démantelée.
Le prochain billet sera en ligne mardi prochain soit le 6 août
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