Il y a longtemps que je voulais mettre la main sur une copie du livre Mon Québec et ses ponts couverts édité en 1976. Il s’agit d’un ouvrage qui contient des poèmes, des contes et des légendes, le tout merveilleusement illustré par des reproductions de toiles. Peu avant Noël, j’en ai trouvé une copie. Voici le joli poème qui sert d’introduction au livre, ainsi que 2 magnifiques illustrations…
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Ballade des Ponts Couverts
Par les fentes du toit de nos vieux ponts couverts
Les oiseaux ont appris le chant des amoureux;
Les légendes ont couru l’été comme l’hiver
Dans les vallons fleuris et les bosquets ombreux.
Personne n’a connu le secret d’Amélie
Qui se noya jadis sous le Rochebeaucourt
On parlait de névrose et même de folie
Sans songer un instant qu’elle mourut d’amour !
Tout près d’un Christ en croix, son corps on déposa!
Une seule couronne a couvert le tombeau
Et pas un villageois, mais là, pas un, n’osa
Lire le mot écrit sur feuille de bouleau.
Mais ceux que nos yeux voient, rapprochant les villages
Et les gens du pays, ont gardé belle allure
Quand des peintres hardis ont refait leur image
Vieillottes et pittoresques au sein de la nature.
Leur charpente souffre par les rudes saisons!
Leur bois devient brûlant aux feux de Messidor
Et c’est tout simplement, sans la moindre façon,
Qu’ils sont, dans le Québec, un beau coin du décor.
Las! les exigences d’un monde qui broie tout
Ont fait que sur nos routes ils deviennent plus rares.
Mais il faut qu’on les voit, en Beauce ou n’importe où,
De Saint-Bruno-de-Guigues au cours d’eau de Kilkars.
Autant qu’il m’en souvienne, à mon âge que j’ai,
Il en est un sans nom, tout au bout de l’Estrie,
Où tant et tant d’amour mon coeur a partagé
En revenant pensif au bras de Valérie.
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Voici une reproduction de toile montrant le pont des Draveurs alors que celle en introduction représente le pont Caron.
Source : Les Ponts couverts du Québec / Gilles E. Gingras ; textes et poèmes Pallascio-Morin
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Je me souviens avoir vu cet auteur et journaliste dans les jeunes années de la télé (dans les miennes aussi). C’est un beau poème de cet homme que je trouvais très sérieux à l’époque.