Ajout aujourd’hui d’un vidéo très attendu : le pont Perrault de Notre-Dame-des-Pins. Malheureusement, il pleuvait lors de ma visite le printemps dernier. Les images sont donc sombres et le ciel est couvert. Une chance cependant que le pont est tellement particulier qu’on arrive à oublier ces petits détails...

Difficile de faire mieux comme aménagements aux abords d’un pont couvert : tables à pique-nique, jeux pour les enfants, piste cyclable asphaltée, toilettes avec eau courante, kiosque touristique, aménagement floral... on a mis le paquet. Mais tous ces facteurs contribuent sans doute à l’achalandage qu’on retrouve au pont Perrault.

Le pont est un lien cyclable reliant les 2 rives de la rivière Chaudière en plus d’être emprunté par de nombreux piétons. On y circule aussi en patins à roulettes l’été et en motoneige l’hiver. Le pont sert donc à une multitude d’usagers.

Le très vaste champ situé sur la rive opposée à la halte routière vous donnera le meilleur point de vue sur le pont. Vous aurez sans doute remarqué que c’est le magnifique pont Perreault qui est à l’honneur sur la page couverture du livre “Les ponts couverts au Québec”.

Rappelons que bien que les beaucerons vantent la longueur record de leur pont, celui-ci est très légèrement plus court que le pont Félix-Gabriel-Marchand. Ce sujet est délicat pour certains résidents de la Beauce. Mais on s’entend tous pour dire que le pont est très impressionnant et qu’à simple vue d’oeil, personne ne peut dire lequel des ponts est plus long.

En terminant, voici 2 articles de journaux sur le pont Perreault. Un des articles traite des travaux de rénovations tandis que l’autre aborde la réouverture du pont et trace un historique assez complet du pont Perreault.

Prêts à tout pour sauver leur pont

Notre-Dame-des-Pins - Les Beaucerons comptent prendre tous les moyens pour sauver le plus long pont couvert du Québec, le pont Perreault, situé à Notre-Dame-des-Pins.

Sans argent, le vieux pont disparaîtra. Fermé à la circulation en 1969 après la construction à proximité du pont de béton, le pont couvert est interdit d'accès aux cyclistes et aux motoneigistes depuis 1999. Son état se dégrade sérieusement.

En décembre, la municipalité de Notre-Dame-des-Pins a reconnu la propriété du pont Perreault afin de permettre au dossier de rénovation de cheminer.

Le Comité de sauvegarde, formé à l'automne par une douzaine de bénévoles, n'attendait qu'un signal pour intervenir énergiquement et lancer, cette semaine, une campagne de financement et des activités-bénéfice auprès de la population. Tour à tour, les institutions et les entreprises de la Beauce, de Chaudière-Appalaches et du Québec seront aussi mises à contribution. Tous les dons, en argent et en matériaux, seront acceptés. Objectif visé : 200 000 $.

" Avec ses 350 contribuables, la municipalité de Notre-Dame-des-Pins ne peut rénover à ses frais ce monument. Pourtant, le pont couvert de 496 pieds qui enjambe la rivière Chaudière, fait la fierté de la Beauce et du Québec depuis 1927. Il engendre des retombées économiques non négligeables en attirant de nombreux visiteurs du Canada, des États-Unis, d'Europe et d'Asie. C'est un joyau du patrimoine bâti québécois et nous y tenons ", admet le président d'honneur, Pierre Bégin.

Les travaux sont évalués à 600 000 $ et pourraient débuter, idéalement, en juillet 2002. Québec, par l'entremise de différents ministères, sera donc invité à souscrire au projet, d'autant plus que le pont couvert Perreault fait l'objet d'une demande de reconnaissance à titre de " monument national ".

" La partie la plus abîmée du pont se situe en dessous, à la hauteur des piliers. Entre autres, il faut le soulever le pont afin de glisser des corbeaux de métal qui soutiendront la structure et assureront sa longévité, tout en lui conservant son cachet d'antan ", précise Marcel Busque, responsable du comité.

Histoire tumultueuse

L'histoire du pont couvert est tumultueuse.

Érigé en 1927 par le ministère de la Colonisation, le pont est emporté par la débâcle de la rivière Chaudière, en 1928, à Pâques. Convaincus au départ qu'il était trop bas, le curé, le maire et le pro-maire de l'époque avaient obtenu un engagement formel. S'il était emporté par les glaces, le pont couvert serait reconstruit aux frais du gouvernement. Promesse écrite, promesse tenue. En 1929, il est refait et rouvert à la circulation. Bons joueurs, les élus lui donnent le nom du ministre de la Colonisation du temps, Joseph-Édouard Perreault.

En 1969, alors qu'on s'apprête à le livrer aux pics des démolisseurs, un comité de citoyens dirigé par Berchmans Poulin intervient. Grâce à des programmes gouvernementaux et aux dons de citoyens, le comité aménage la halte routière.

Au fil du temps, alors que le tourisme n'était même pas à la mode, les confidences de toutes sortes se multipliaient aux abords du pont couvert et de la Chaudière !

Auteure : Luce Dallaire

Le Soleil, Cahier Voyages, le 12 janvier 2002, p. F7

Réouverture du plus long pont couvert du Québec

Notre-Dame-Des-Pins - La population de Notre-Dame-des-Pins, en Beauce, se prépare à vivre une journée spéciale : le plus long pont couvert du Québec rouvre aujourd'hui après deux ans de travaux durant lesquels le pont était fermé à la circulation piétonne pour des raisons de sécurité.

Outre la bénédiction traditionnelle, les activités familiales marquant le " troisième sauvetage " du pont Perreault seront ponctuées d'une célébration à l'église, d'une exposition de ponts miniatures à l'intérieur du pont couvert, d'une course au flambeau symbolisant le transfert des connaissances entre aînés et jeunes, d'une envolée de ballons, de musique et d'une épluchette de blé d'Inde.

Il aura fallu quatre ans de démarches et d'efforts soutenus avant d'assister, à la fin d'avril, au début des travaux de restauration. Coût total du projet : 953 000 $.

Bien patrimonial de la région et long de 496 pieds, le pont Perreault, du nom du ministre de la Colonisation du temps, a été inauguré en 1927. Il a très rapidement été emporté par les glaces de la rivière Chaudière, avant d'être reconstruit.

En 1969, remplacé par une structure de béton sise à proximité, le pont Perreault a été fermé à la circulation automobile. Comme il était menacé de démolition, les citoyens de Notre-Dame-des-Pins se sont portés à son secours. Ils ont obtenu sa conservation. Piétons, cyclistes, motoneigistes ont pu arpenter ses planches de bois pendant 20 ans. Mais le pont a vieilli et s'est délabré, tant et si bien qu'en 1999, il est encore menacé de fermeture. Un comité de sauvegarde est formé et revendique âprement sa préservation. Aujourd'hui, tout de rouge vêtu, frais peint, étincelant au soleil, fier et solide, doté d'un dispositif d'éclairage, le pont Perreault regarde enfin son avenir miroiter dans l'eau. De l'avis des membres du comité de sauvegarde, le pont a 75 années à vivre.

Auteure : Luce Dallaire

Le Soleil, samedi le 30 août 2003, p. A14