Nouvelles et mises à jour
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Ajout du pont Bowman dans la section des ponts disparus. Revivez chronologiquement l’histoire de cette imposante structure qui enjambait La Lièvre entre Bowman et Val-des-Bois. Ce pont serait notre 3e plus long au Québec s’il était encore en place. Il a malheureusement été incendié en avril 1995 alors que des démarches étaient en cours pour le réouvrir.
J’ai également inclus 3 articles de journaux sur le pont Bowman. Le premier couvre la destruction du pont par le feu. Les deux autres parlent de la possible reconstruction du pont Bowman, projet qui ne se concrétisera jamais finalement.
Perte totale: incendie du pont de Bowman
par France Pilon
Même si l'enquête de la Sûreté du Québec ne sera pas complétée avant deux à trois jours, bon nombre de citoyens soupçonnent qu'une main criminelle a mis le feu, hier matin, à l'historique pont couvert de Bowman, situé à 40 km au nord de Buckingham.
«Il n'y a pas eu d'orage et le système électrique sur le pont avait été débranché. De plus, le pont a brûlé en moins de trois quart d'heures, a raconté, hier matin, Jean-Paul Dubois, conseiller municipal de Val-de-Bois rencontré sur les lieux du sinistre, hier matin. Ça ressemble drôlement à l'incendie du pont de Wakefield, qui a brûlé de la même façon en 1984».
«C`'est toute une perte, surtout à cause de son cachet historique», a ajouté le conseiller municipal.
Le feu qui a réduit en cendres le pont couvert qui séparait les deux rives de la rivière du Lièvre, entre Bowman et Val-des-Bois, tôt hier matin, a nécessité l'intervention d'une vingtaine de pompiers. L'alerte a été donnée vers 6 h 15 et en 45 minutes, il se restait plus qu'un amas de planches à la surface de l'eau et de la fumée blanche.
Construit en 1922, il avait été classé monument historique par le ministère québécois des Affaires culturelles, en 1986. Depuis près de deux ans, il avait été fermé à la circulation par le ministère des Transports, ce dernier ayant jugé qu'il n'était plus sécuritaire.
La rapidité avec laquelle le feu a réduit en cendres ce monument historique et le fait que les flammes se soient propagées d'une façon égale à ses deux extrémités donnent encore plus de poids à la thèse de l'incendie criminel, soutiennent les résidants.
Michel Bélanger, qui travaillait hier matin à la construction de la maison de son beau-frère, non loin du pont, a dit avoir entendu un camion, vers 6 h moins 10, sur la route qui mène au pont. «J'ai vu de la boucane jaune et je suis allé voir ce qui se passait. J'ai apercu une boule de feu sur le pont. Ça brûlé assez vite. Pour moi, il y a pas de doute, quelqu'un a mis le feu», a-t-il raconté.
Comme il avait une ciné-caméra, il a filmé l'incendie.
Hélène Brière, une résidante de Bowman, trouve étrange également que le pont soit la proie des flammes, quelques jours après la première réunion d'un comité mis sur pied pour tenter de trouver du financement afin de renover le vieux pont, un attrait touristique indéniable.
«C'est une drôle de coïncidence, a raconté Mme Brière qui est présidente du comité. Nous avions commencé à approcher des gens du ministère pour avoir des subventions afin de rénover le pont. Ça fait un an qu'on en parlait.»
Le maire de Bowman, Jean-Guy Laroque, pense aussi qu'il y a du louche là dedans. «Nous avons peut-être un Judas parmi nous», a dit le maire qui fait partie du comité, avec une vingtaine d'autres résidants.
Pour le moment, le comité n'a pas pris de décision quant à savoir s'il va poursuivre ses activités pour amasser des fonds afin de construire un nouveau pont. «Le ministère des Transports nous avait dit que ça pourrait coûter 400 000 $ pour le rénover et l'ouvrir aux piétons et aux cyclistes seulement, a dit M. Larocque. Je ne veux pas savoir combien ça coûterait pour en construire un neuf pour la circulation automobile.»
Pour les résidants, surtout les plus âgés, se sont de bons souvenirs qui sont partis en fumée aux petites heures, hier. «C'était agréable de franchir le pont, se rappelle Thérèse Morin, qui habite Bowman depuis 1934, surtout que son mari a participé à sa construction. «Le monde est rendu méchant», a ajouté la vieille dame qui croit que le feu a été allumé par un incendiaire.
«C'est vraiment triste puisque c'était un attrait touristique indéniable pour la région, soutient Mme Brière. «C'était un beau monument. Il attirait du monde, d'ajouter André Marion, le maire de Val-des-Bois.
Pendant des années, il a été emprunté par des milliers de résidants et de touristes qui l'ont photographié, filmé et peint, ajoute M. Bélanger. «C'était notre fierté. Mais depuis le feu du pont de Wakefield, c'était devenu notre inquiétude.»
Source : Le Droit, Cahier La Région, mard le 25 avril 1995, p. 4
À Bowman, un comité se charge de recueillir 600 000 $
Le pont couvert pourrait renaître de ses cendres
par Yves Soucy
Bowman - Le pont couvert de Bowman renaîtra-t-il de ses cendres? C'est le voeux que les résidants des municipalités de Val-de-Bois et Bowman ont bien l'intention de concrétiser d'ici deux ans.
À la suite de l'incendie du 24 avril dernier qui a complètement détruit l'historique «pont rouge», un comité du patrimoine a été formé pour mettre de l'avant une campagne de financement dans le but d'amasser les 600 000 $ nécessaires à la reconstruction du pont, classé monument historique par le ministère de la Culture et des Communications en 1986.
Ironiquement, ce comité avait d'abord été formé dans le but de trouver du financement pour rénover le pont qui, pour des raisons sécuritaires, était fermé à la circulation depuis 1993.
Malheureusement, à peine quelques jours après sa première rencontre de planification et l'obtention d'une subvention gouvernementale pour le rénover, le pont était la proie des flammes.
Déterminés plus que jamais, les citoyens ont la ferme intention de faire renaître cet attrait touristique indéniable pour la région, qui a maintes fois été photographié, filmé et peint par les touristes et résidants.
Le travail acharné de la quinzaine de bénévoles commence déjà à porter fruit. Après avoir recueilli 1600 $ lors de sa première activité de financement, l'enthousiasme du comité du patrimoine a été fouetté de plus belle au cours des derniers jours avec la confirmation de la participation de plusieurs entreprises et organismes qui sont prêts à fournir des matériaux de construction.
Commandites
Ainsi, les Industries James Maclaren et la municipalité de Bowman se sont engagées à fournir la presque totalité du bois. La municipalité possède une centaine d'acres de terrain sur lesquel ont pourra y couper le bois qui sera par la suite transformé dans les scieries locales. D'autres entreprises ont offert de la tôle, des boulons et divers matériaux.
«Avec des bonnes nouvelles comme cela, ça peut aller aussi vite que l'on en parle. Il s'agit juste de faire un bon plan d'action», soutient Gaétan Bastien, conseiller municipal de Bowman et un des directeurs du comité du patrimoine.
Les Forces armées canadiennes apporteront également leur contribution, en fournissant certains équipements lourds, tels des pontons, grues et hélicoptères nécessaires à l'assemblage des sections du pont.
À noter que les travaux de construction seront effectués par les bénévoles.
Pour le moment, le comité ne prévoit pas faire appel aux subsides gouvernementaux, mais des démarches sont en cours auprès du ministère de la Culture pour obtenir de l'aide technique, notamment pour avoir accès aux plans originaux du pont construit en 1922, les estimations des coûts et la méthode utilisée à cette époque.
Le comité a également reçu un appui de taille de la part de l'Association des ponts couverts des États-Unis, qui regroupe 700 000 membres, qui a également offert de contribuer financièrement à la reconstruction.
Source : Le Droit, Cahier La Région, lundi le 25 septembre 1995, p. 5
Source : Le journal de Montréal, lundi le 8 juillet 1996
lundi 17 novembre 2008
Le pont Bowman de Val-des-Bois